Salomé Bastié, quand débute l’histoire de la coopérative Beaumont-des-Crayères ?
En 1955, avec des vignerons, qui souhaitaient se réunir, mettre leur terroir exceptionnel en lumière, et créer une Maison indépendante et engagée pour commercialiser leurs vins. Encore aujourd’hui, nous avons plusieurs générations d’enfants et de petits-enfants des adhérents originels. Actuellement, nous avons 230 adhérents, une partie en double actif, ce qui signifie que certains travaillent à côté ou sont à la retraite, au total cela représente entre 70 et 80 hectares de vignes. Les surfaces différentes en fonction des adhérents, certains peuvent avoir 5 ares, d’autres 5 hectares reparties sur Epernay, Damery, Cumières, Hautvillers et Dizy, ainsi qu'à Pierry, Vinay et Epernay...
D’où vient le nom de « Beaumont des Crayères » ?
Beaumont, c’est le nom d’un des plus beaux coteaux que nous possédons sur la commune de Mardeuil, et crayères pour les sols crayeux de la vallée de la Marne.
Votre cépage phare est le Meunier, comment le travaillez-vous ?
Nous avons développé un savoir-faire autour de ce cépage-là en effet. Le Meunier est le cépage que nous retrouvons dans tous nos assemblages de façon la plus importante, ainsi qu’une cuvée en 100 % Meunier. Le Meunier parce que dans la vallée de la Marne, c’est le cépage qu’on retrouve particulièrement.
Combien de gammes de champagne avez-vous chez Beaumont-des-crayères ?
Nous avons deux gammes avec 13 cuvées au total. La gamme « Les Grands » avec 5 cuvées et la gamme « Les Fleurs » avec 4 cuvées. Nous produisons en plus 2 éditions limitées (un rosé et un brut) et 2 autres cuvées prestiges. La 1999, destinée surtout au Japon, et 1998, des cuvées de la Collection privée.
Produisez-vous une cuvée en bio ?
Non, pas de cuvée spécialement bio, en revanche, on propose à nos adhérents de se certifier HVE (Haute valeur Environnementale) et VDC (Viticulture Durable en Champagne) via notre service viticole. Les vignes qui seront certifiées seront bien entendu valorisées par rapport à celles qui ne le sont pas. C’est très récent, nous avons lancé ce service depuis janvier 2021. Le but est de les guider au mieux vers ces démarches environnementales.
Vous avez un service viticole dans la coopérative en quoi cela consiste ?
Nous proposons aux adhérents qui n’ont pas la possibilité de le faire, de s’occuper de leurs vignes à leur place. Ils en restent propriétaires bien sûr, mais nous suivons pour eux, l’évolution de la vigne, du raisin, la taille, et toute la culture dans sa globalité. C'est interessant pour nous, comme ça nous allons plus loin que "juste" voir arriver les raisins après la vendange. Nous engageons également d'autres services comme celui de la conversion vers des agricultures plus durables.
Y a-t-il déjà des adhérents que cette démarche de conversion à l'Agriculture Biologique intéresse ?
Oui, il y a des adhérents qui ont passé le cap. Certains sont plus frileux, parce que ça indique aussi des coûts importants pour eux, mais c’est un travail que nous faisons parce que petit à petit, nous savons que cette culture va devenir obligatoire. Le fait qu’ils ne soient pas seuls, ça aide aussi à passer cette étape.
Sur la gamme « Les Fleurs », tous les millésimés sont en 100 % cœur de cuvée pouvez-vous expliquer ce que c’est ?
Quand on presse le raisin juste après la vendange, il y a la première presse, donc le premier jus, c’est un jus avec des arômes plus vif. Le cœur de cuvée, c’est le 2e jus, avec des arômes plus ronds, plus noble, plus recherché pour avoir le véritable cœur du raisin.
Les champagnes « Les Fleurs » vieillissent au minimum 5 ans, est-ce une règle obligatoire ?
C’est surtout en fonction du millésime. Notre chef de cave, avant de sortir un millésime va le goûter, et en fonction de ce qu’il pense être le mieux à l’image de la maison, le sortira ou attendra encore un an ou deux. Il pourrait très bien sortir un 2014 avant un 2013 si ça lui semblait être le plus judicieux.